Tour de Chanac en Lozère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Tour

Tour de Chanac

  • Rue du Lotissement Palmier
  • 48230 Chanac
Tour de Chanac
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Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XIIe siècle, 1er quart XIIIe siècle

Patrimoine classé

Donjon (cad. B 309) et terrain d'assiette du château (cad. B 310 à 312, 323) : inscription par arrêté du 16 août 1993

Origine et histoire de la Tour

Le château de Chanac, situé sur la commune de Chanac en Lozère, est un ancien château féodal dont il ne subsiste aujourd'hui que le donjon, une tour et des vestiges de remparts. Établi sur un promontoire en bordure du Lot, l'ensemble comprenait autrefois le donjon, la tour de l'horloge et des enceintes, la tour et les fortifications ayant été construites en brique. Le donjon, seul vestige majeur, est bâti en moellons équarris de calcaire à assises régulières ; il a une base carrée et comporte une salle à chaque niveau, desservie par un escalier aménagé dans la maçonnerie. L'élévation comprend quatre niveaux : un rez-de-chaussée voûté en berceau, un premier étage autrefois voûté, un second étage aujourd'hui planchéié et un dernier étage voûté, et le donjon est entouré d'un fossé qui le relie à la tour de l'horloge. Entre les XIIe et XIIIe siècles, les rois d'Aragon, qui possédaient une grande partie des fortifications de la vallée, furent peu à peu dépossédés par les évêques de Mende ; de par sa position centrale dans la vallée, Chanac devint un maillon important de cette lutte et passa aux mains de l'évêque au début du XIIIe siècle. La construction du donjon se situe entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle ; il est aussi rapporté qu'un château aurait été élevé sur ce promontoire par la Couronne d'Aragon, construction qui remonterait à 1194 sous le règne de Bérenger IV. En 1220, Guillaume IV de Peyre, évêque de Mende, profita de la croisade des Albigeois pour prendre possession de Chanac et fit édifier le donjon encore visible ; les évêques s'en servirent ensuite de résidence d'été pendant plusieurs siècles. Durant la guerre de Cent Ans, Chanac figura parmi les rares châteaux du Gévaudan qui ne furent pas pris par les Anglais ni par les routiers, tandis que pendant les guerres de Religion la forteresse passa tour à tour entre les mains des catholiques et des huguenots, Mathieu Merle l'ayant possédée de 1580 à 1581. C'est à cette époque, par l'intermédiaire de Jean de Salas, que la tour de l'horloge fut construite ; elle constitue l'un des plus anciens exemples connus dans le Gévaudan. Pendant la Ligue, Philibert d'Apchier tint la place en 1591 avant qu'elle ne revienne aux royalistes. Le 24 août 1696, un grand incendie ravagea le château et les habitations de Chanac ; l'évêque François-Placide de Baudry de Piencourt fit ensuite réparer la forteresse, en aménagea le confort et instaura une glacière approvisionnée en blocs de glace prélevés sur le Lot. D'importants agrandissements réalisés à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle ne sont connus que par les documents d'archives. À partir de 1767, l'évêque Jean-Arnaud de Castellane occupa le château ; en 1790 il s'y réfugia pour fuir la Révolution, y demeura deux ans, tenta de s'enfuir puis fut repris et assassiné avant d'avoir pu quitter la France. Après avoir d'abord été gardé par les révolutionnaires, le château fut pris par les contre-révolutionnaires du Gévaudan menés par Marc Antoine Charrier le 30 mai 1793, repris par les révolutionnaires le 2 juin, puis incendié durant la nuit : le site fut alors abandonné à son sort. Les vestiges visibles aujourd'hui sont le donjon, la tour de l'horloge et des portions de remparts. Le château de Chanac est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 19 mars 1993.

Liens externes